Catégorie “Vieux Films à voir en DVD”

Rusty James/Rumble Fish - Francis Ford Coppola

Rusty James (Matt Dillon) est un jeune loulou qui se la raconte un petit peu, tout ça parce que son grand frère, Motorcycle Boy (Mickey Rourke), était un peu la star des gangs de la ville avant de s’enfuir on ne sait où (et non pas “on ne sait zou”). Du coup, Rusty James, tout le monde l’appelle Rusty James et gare à celui qui lui dirait seulement “tu” : “Salut Rusty James”, “Où vas-tu Rusty James ?”, “Dis-donc, t’as l’air drôlement classe Rusty James”.

Seulement voilà, Motorcycle Boy revient mais les gangs et tout le tintouin, c’est plus sa guerre, il préfère penser, se taire, et ratatiner la gueule des autres mecs seulement quand ils sont un peu trop taquins avec son frère.

Le tout est filmé comme si Nosferatu passait sur MTV pour que ça a ait de la gueule.

En visionnant ce film, on se dit :

  • que James Franco ressemble vraiment à Matt Dillon-jeune,
  • que Nicolas-Cage-jeune ressemblait déjà à Nicolas-Cage-vieux,
  • que Mickey-Rourke-jeune est, encore une fois, la même personne que Bruce-Willis-jeune.

L’ambiance du film est aussi assez cool même si on ne comprend pas grand chose à ce qui se passe, notamment ce flic tout bizarre qu’on dirait qu’il bosse seulement à mi-temps parce qu’il est aussi dans les Village People.

Mais surtout, la vraie leçon du film : le bandana et le marcel !

La musique qui va avec : la musique de Double Dragon

Personnel et Confidentiel/Up Close & Personal - Jon Avnet

Michelle Pfeiffer veut faire de la télé alors elle se fait un CV bidon et convainc Robert Redford de l’embaucher. Robert fait de Michelle une star tandis que lui-même s’enfonce dans la médiocrité alors qu’il mérite mieux que ça. Ils tombent amoureux et se font embarquer dans des émeutes de prison.

Remarquez qu’Avnet est l’anagramme de navet et l’essentiel est fait.

Je ne voulais surtout pas me priver de ce bon mot, mais quand même, là, c’est pas du top. Le pire est que je ne me souviens plus pourquoi ce film s’était mis sur ma liste de films à voir, mais je dis crotte à celui qui en est le responsable. Ceci dit, ce film a une grande vertu : il permet de ne pas regretter les années 90.

Catégorie “à voir au ciné mais faut se dépêcher”

Chez Gino - Samuel Benchetrit

Je persiste et signe : voici mon coup de coeur inattendu du mois et l’un des films français les plus drôles depuis longtemps.

L’histoire ? Gino est un pizzaïolo bruxellois mais originaire d’une famille de la mafia italienne. Lorsque son oncle - le parrain - est mourant, celui-ci veut s’assurer que Gino est un chef redouté avant de lui transmettre sa part d’héritage. Gino décide alors de tourner un documentaire sur sa fausse vie de parrain des pizzerias de Bruxelles.

L’état d’esprit est ici très similaire à celui de J’ai toujours rêvé d’être un gangster, le précédent film de Benchetrit, lui aussi très bon. C’est une sorte de Soyez sympas, rembobinez refaisant Le Parrain à la sauce C’est arrivé près de chez vous : le cadre et l’ambiance lose font très “cinéma belge” et rappellent également les passages plus potaches que glauques des films de Delépine et Kervern. Malgré quelques lenteurs et quelques malaises dûs aux acteurs (Anna Mouglalis n’est pas au top dans des rôles comiques), le film reste très drôle. Benchetrit aime aussi beaucoup citer les petits copains et son film est en fait un chouette hommage au cinéma, façon DIY.

La musique Le sketch qui va avec

The Fighter - David O. Russell

Le film adapte l’histoire vraie de la demie-fratrie de boxeurs Micky Ward/Dicky Eklund. Le plus jeune Micky, prometteur mais qui n’arrive pas à s’imposer, vit dans l’ombre de son grand frère, junky ayant connu son heure de gloire et vit dessus depuis trop longtemps. L’inverse de Rusty James en quelque sorte. La boxe continue ici de jouer son rôle de sport qui n’intéresse absolument pas au quotidien mais pourvu de qualités cinématographiques indéniables. C’est beau, c’est touchant, c’est bien joué, bref, c’est du tout bon.

Et surtout, surtout, pensez à regarder Casablanca Driver !

La musique qui va avec : Saints - The Breeders

Toute la B.O. du film est top, de Led Zep aux Stones. La chanson du film aurait pu être Can’t You Hear Me Knocking, si seulement ce titre ne perdait pas de son punch au long de ses longues 7 minutes (il aurait dû faire 2:40 et éviter les solos de saxo). Du coup, les Breeders gagnent.

L’étrange affaire Angelica - Manoel de Oliveira

Séance “Coup de gueule” dédicacée à Joe Gantdelaine.

Nous sommes un samedi après-midi. Tiens, je me ferais bien un ciné. Allez, direction, la page “Les meilleurs films au cinéma selon la Presse” d’Allociné et qui voyons-nous au top de ce classement ? (nous somme mi-mars) L’étrange affaire Angelica du centenaire portugais Manoel de Oliveira. Jamais entendu parlé de ce film mais qu’à cela ne tienne, partons à l’aventure cinématographie tout de go !

Un photographe vient tirer le portrait d’une jeune femme morte qui lui sourit quand il la regarde de son objectif, des ouvriers bêchent le terrain d’en face, le fantôme de la jeune femme morte prend le héros et lui fait visiter la ville en flottant dans les airs. Je n’avais pas vu film de drogué pire que celui-ci depuis l’Oncle Boonme de l’année dernière. Bon sang, je suis peut-être con, peut-être pas assez touché par ce que parviennent à faire les vieillards, peut-être pas assez contemplatif (même si pour le coup, j’aime beaucoup Somewhere par exemple), mais merde, comment est-il possible que les critiques puissent être aussi unanimement positives sur ce film ? On ne m’y prendra plus.

La musique qui va avec

Zazou chante ici parfaitement ce que j’ai ressenti dans la salle :

Les autres

  • Les femmes du 6ème étage - Philippe Le Guay : cousu de fil blanc mais ça reste un chouette film du dimanche soir.
  • True Grit - Alan & Ethan Coen : rarement on aura vu film des frères Coen aussi linéaire et aussi classique dans la narration, leur patte est seulement visible par le cabotinage de Jeff Bridges. Sans surprise mais efficace.
  • Rango - Gore Verbinski : c’est pas inintéressant de voir des gens du cinéma en chair et en os se tourner vers l’animation, à l’image de Wes Anderson et de son Mr. Fox. Rango est réussi, ses méchants sont dégueu comme il faut, pas mal du tout.