Un jour, il faudra faire une vraie liste des groupes récents injustement mis de côté par l’histoire du rock. Un bouquin existe déjà sur les oubliés parmi les pionniers, ceux d’avant Elvis. Mais pour les laissés pour compte post-Strokes disons, il faudra attendre combien de temps ? Combien de temps pour qu’on oublie ceux qui ne méritent que ça, combien de temps pour qu’on se souvienne de ceux qui le valaient bien ?

En fait, ça ne devrait pas tarder ! Regardez, au bout de 12 ans, vous êtes toujours capables de citer les joueurs qui ont failli être champions du monde ? Ibrahim Ba ? Ouais, OK. Sabri Lamouchi ? D’accord ! Bernard Diomède ? Raté, il était là !!! Et Pierre Laigle, hein ? Vous vous souvenez de Pierre Laigle ?

Bon bref, disons qu’au bout de 10 ans, on peut quand même commencer à faire un sérieux bilan de ceux qui méritaient mieux. Alors du coup, avec Dirty Henry, on a commencé une ébauche de liste : Love is All (il vous en parlera mieux que moi…), Papas Fritas (Vertical Lives, quel tube !!!) et perso, j’avoue un petit faible actuellement pour The Soundtrack of Our Lives.

Et donc, TSOOL (pour faire court) fait partie de ces groupes complètement excellents mais totalement ignorés. C’est bien dommage ! Alors oui, on peut tout reprocher aux membres du groupe : de ne pas être nés entre Liverpool et Manchester, d’avoir quasiment les mêmes noms de famille que les membres d’ABBA (j’ai pas vérifié…), de ne pas faire la même musique que leurs concitoyens des Hives, d’avoir des pochettes de disques relativement hideuses ou du moins qui mettent mal à l’aise (entre tracts contre l’avortement ou brochure pour la scientologie, c’est selon… et encore, j’oubliais celle de Gimme Five !).

En revanche, niveau musical, c’est impec’ mec ! De la pop psyché comme on l’aime, avec des chœurs partout, des mélodies accrocheuses à la pelle, des clap-claps sur moults refrains et parfois des choses un peu plus nerveuses, avec des grosses guitares, voire des voix bien rocailleuses. Et ceci, excusez du peu, depuis près de 15 ans ! On pourrait donner quelques titres par-ci, par-là : de Behind the Music, on retiendra au moins Sister Surround bien sûr (sans doute celle qui a le plus failli devenir un hit), 21st Century Rip Off et Nevermore. Sur Origin Vol.1 le titre d’introduction Believe I’ve Found ou encore Lone Summer Dream. De Extended Revelation, sorte de bande originale de nos vies (je pense être le premier à la faire celle-là…) aux relents johnbarryesques et/ou drogués, on écoutera d’abord Let It Come Alive, Century Child ou Safety Operation.

Et puis il y a le petit dernier, Communion, sorti l’année dernière, complètement ignoré des tops 10, tops 100, tops 10 000 000. Cet album (double !) commence pourtant bien fort avec quelque 6 minutes de Babel On. Plus loin, on s’hystérise devant Second Life Replay et sa fin galopante. Fly, empruntée à Nick Drake, calme le jeu, même si batterie et harmonies de cuivres sont de sortie. A l’écoute du second disque, on a un peu les jetons au début : Everything Beautiful Must Die sonne comme une face B de Coldplay (c’est pour dire !). Mais on se remet vite d’aplomb ! Les chansons s’enchaînent, les bons moments aussi, et au final, on retiendra, par exemple, Lost Prophets In Vain, la très belle Songs Of The Ocean ou la plus énergique Saturation Wanderers.

Bon, en fait, il vaut mieux tout écouter hein ! Certes, ils ne révolutionnent pas la musique nos petits suédois. On est plutôt en présence d’un groupe qui s’attache à une relecture minutieuse du passé, dans un style proche de Brian Jonestown Massacre mais en moins défoncé. Cela n’en reste pas moins excellent ! Malheureusement, et contrairement au BJM qu’on a eu le plaisir de voir plusieurs fois sur scène, on n’a toujours pas pu juger TSOOL on stage ! Mais il y a fort à parier que ça envoie du bois mon pote !

Enfin bref, oublions tous les groupes gros, gras et surfaits (pas de noms, ça fait donneur de leçons… enfin quand même… Muse… soyons sérieux !!!) et fonçons sur cette bande de losers…

Liens :

  • Le myspace avec plein de morceaux bien !

Photo : Dena Flows, Certains droits réservés (licence Creative Commons)