Triste constat, mais certains groupes se mettent eux-même des bâtons dans les roues. Tandis que les plus malins donnent envie de les aimer avant même de savoir ce qu’ils font (au hasard, Sheetah & les Weissmüller), d’autres choisissent un patronyme qui, au mieux, laisse indifférent, au pire nous font dire : “qu’est-ce que c’est que cette daube ?”.

Dès lors, pour qu’on leur accorde notre attention, il faut une sacrée ouverture d’esprit. Ce qui est le cas d’une amie (et non pas “mon cas”, bien trop obtus pour écouter un groupe au nom technoïde…) qui, un jour, a fait s’effondrer mes certitudes d’un cinglant : “Comment ⁈ Tu connais pas Acid House Kings ⁈ Mais c’est génial comme groupe !!!”

Connaissant les goûts musicaux plutôt solides de la jeune fille, j’étais bien dans l’embarras ! Comment un groupe peut être “génial” avec un nom aussi pourri ? Voulant me renseigner un peu, je me rends fissa sur allmusic. Grand mal m’en a pris !!! Non, mais sérieusement, qu’est-ce que c’est que ces pochettes hideuses ? C’est des fans de la variétoche américaine des 70s post-margarine à la Carpenters ou quoi ?

M’enfin, à peu près convaincu par les dires de ma potesse, et me souvenant que les Carpenters ont quand même fait des trucs bien, je jette une oreille sur l’album fourni par la demoiselle, album intitulé Mondays are like Tuesdays and Tuesdays are like Wednesdays (bon, ça, c’est pas mal comme titre, les gars…)

Et là, hourra !!! Les préjugés tombent vite à l’eau. L’album est frais, printanier voire estival (?), rempli de pop songs enjouées que je situerai - si vous me le permettez - entre Belle & Sebastian (pour certaines guitares rythmiques et quelques parties de trompette) et Papas Fritas (pour l’alternance au chant fille/garçon et pour le côté “ensoleillé”).

L’album s’écoute, se réécoute, et colle rapidement à la peau. On fredonne l’air, on chante les paroles (ou ce qu’on en devine ou retient…) et on en veut plus, encore et toujours plus. Ce qui fait qu’en moins de temps qu’il ne faut pour faire 2 clics sur notre disquaire en ligne préféré, 2 autres albums sont commandés et reçus dans les 10 jours suivants. Et sans aucune surprise désormais, Advantage Acid House Kings et Sing Along with Acid House Kings se révèlent tout aussi excellents, remplis de tubes en puissance, mais semble-t-il, puissamment ignorés…

Alors, comme en plus, je suis en train de lire Bandes Originales de Rob Sheffield, bouquin plutôt très bon décrivant une relation amoureuse au travers de compilations sur cassettes audio, inévitablement, j’ai envie de placer un morceau par-ci par-là d’AHK sur toutes les compiles imaginées par l’auteur :

  • 1, 2, 3, 4 pour la compile “Sans rancune chérie”, dont l’auteur se demande pourquoi les gens font ce genre de cassettes, concluant “Experts en trouduculogie, merci de vos conseils.”.
  • Say Yes If You Love Me pour la compile “Je te veux”.
  • Yes! You Love Me pour la compile “On couche ensemble ? Génial !”.
  • Do What You Wanna Do pour “La cassette de marche”.

Quant à moi, je mettrais Tonight is Forever sur la compile “Les amies de Sophie Ellis Bextor”, aussi appelée “La compile pour faire du patin à roulettes synchronisé sur la piste de danse”. Rien que pour le titre, Sunday Morning (non, rien à voir…) aura une place de choix sur la prochaine compile du dimanche matin. Et Wake Up!, écoutée en boucle depuis 15 jours, elle, donne juste envie de se retrouver à la fin d’une soirée de Route du Rock, tellement content qu’on rentre au camping en faisant semblant de voler les bras en l’air…

Après toutes ces émotions, on retourne sur allmusic pour compléter sa discographie. En dépit du fait que ces 3 albums constituent pratiquement tout ce qui est trouvable facilement concernant AHK de manière légale, on se rassure en voyant que les membres du groupe ont des side-projects à foison. Alors promis, on écoutera bientôt Red Sleeping Beauty, Starlet, The Legends et tout le toutim… Et si ça en vaut la peine, je suis même prêt à en faire un nouvel article sur ce blog !